Les filles et l'alcool, on l'as. Il nous faut des guerriers!

Les flots déchainés assaillaient sans cesse les roches noires et glissantes de Sombrespoir. La pluie tombait à seau sur les hommes vigoureux qui allaient et venaient, déchargeant des cargaisons des navires dont la provenance ne faisait guère de doutes. Des traces sanglantes ornaient certaines caisses. Des rires rauques et des jurons montaient vers le ciel. Les docks du repaire des Seigneurs de Fer accueillent toutes sortes d'individus : des hirsutes, des parias, des chevaliers bannis, des guerriers en quête de gloire, mercenaires, nobles ruinés, fines lames et ivrognes, tous se trouvaient. A Sombrespoir on ne demande pas à quelqu'un d'où il vient, mais ce qu'il compte faire...

Pour l'heure Keldath était trempé et sa cape ruisselait d'eau. Son énorme loup blanc l'accompagnait et c'est en maugréant qu'il ouvrit la porte de la bruyante taverne enfumée. Se faufilant entre les tireurs de bourse, forçant un passage à travers les gros bras, glissant contre la douce poitrine des filles de joie, il parvint près de l'aubergiste.

Une table. Isolée. Du vin et un repas chaud.
-Bien..Seigneur.
Le tavernier connaissait le Roi de Fer, mais beaucoup ici dans la salle ne l'avaient jamais vu. Et Keldath ne portait rien qui pût l'indiquer. Néanmoins, les hommes attentifs et les vétérans avaient vu le loup, et entrevus le visage. Si un imbécile portait la main sur lui, des dizaines de bras s'abatraient sur l'agresseur.

Keldath se laissait conduire à la table par une jeune fille aux cheveux longs et roux. Son regard et sa gorge contenant milles promesses, Keldath ne se gena pas pour y porter son regard.
Une fois attablée et la serveuse s'appretant à partir, il lui prit le bras :
Nouvelle?
-Oui..Oui messire.
Ton nom?
-Lyanna.
Lyanna, as-tu deja aimé un Seigneur?
La surprise et l'appréhension de la jeune femme fit place à de la curiosité.
-Non...je crois.
Alors tu pourras me rejoindre tantôt. Ne t'éloigne pas trop.

Sur ce il la lâcha et elle s'éloigna. Du coin de l'oeil, il vit qu'elle questionnait l'aubergiste et que celui ci semblait lui donner son nom. Elle porta un regard long, inquisiteur, sur lui. Puis elle sourit;
Bref, Keldath n'était pas venu pour ça. Il mijotait quelque expédition lointaine et était venu ici rencontrer des combattants. Des hommes fiables et efficaces, au courage aussi grand que leur force. Bref, des Seigneurs de Fer...

Seigneur de Fer Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 29/07/2007

Sombrespoir, quel triste cité, quel endroit si différent des anciens lieux de villégiature de Donelladan, mais l'ancien havre de paix où vivait ses guerriers n'étaient plus, il leur fallait trouver un nouvel endroit où s'établir, de nouveaux alliés. Son peuple errait, vivant du pillage et dormant dans les ruines des villages qu'ils croisaient, mais cela ne pouvait durer. Une vielle connaissance lui avait donné rendez-vous, il se pouvait qu'un homme ait besoin de lui. Et c'est ainsi qu'il avait embarqué pour se retrouver ici, à Sombrespoir.
Il trouva sans peine la taverne où il devait se rendre. Ce n'était pas un endroit pour les enfants de choeurs, rare était ici les hommes qui n'en avait pas déjà occis un autre. C'était exactement là où il devait se trouver, et où il trouverait ses amis. Il se dirigea vers le comptoir.

Tavernier! De l'hydromel.

Il attendait. Il savait qu'il était là, il allait lui faire signe.

Le Roi allait finir son repas et le vin lui semblait moins bon. Heureusement il vit le Seigneur Donelladan et se leva aussitôt pour aller l'accueillir, Vent Gris restant couché près de la table, dissuadant tout gêneur de l'occuper.

Ah! Le valeureux Donelladan. Un honneur assuremment! Feu mon père parlait encore de vous sur son lit de mort. En bien bien sûr. Un guerrier peu prolixe, mais efficace. Aussi coulant qu'un noeud de pendaison avec ses amis, aussi dur que ma lame pour ses ennemis. Bien bien bien, vous avez donc dû recevoir mon message.

Allons discuter mon ami, vous êtes le premier à venir...

Il l'invita à sa table et Vent Gris ne grogna pas quand le vaillant paladin s'assit. Ses yeux noirs étudiaient le guerrier et sa truffe sentait son odeur.

Tout en découpant une pièce de viande pour son invité, et en attendant que l'hydromel arrive, le Roi de Fer entama le dialogue avec un Donelladan quelque peu gêné.

Je sais, je sais...Ce n'est pas Esperia et les hommes qui nous entourent ne sont pas des anges. Mais quoi ! les Justiciers ne sont plus, tout comme l'Ordre de la Pureté et tous ces gens qui n'ommettaient jamais de caser le mot "honneur" dans chaque phrase. Les temps changent. Si l'on veut survivre en ces temps troublés, il faut se battre et lutter pour l'obtenir. Fini les lamentations, les prières et les les rêves d'oznarites perclus dans leurs armures d'or!
Nos peuples souffrent Donelladan. Il est temps que les illusions disparaissent et que tous ces jeunes chevaliers en armure fassent place! Nous ne sommes pas seuls, d'autres Seigneurs en ont assez des compromis et sont prêts à se battre. Que nos coeurs s'endurcissent afin de survivre! Je t'invite à rejoindre les Seigneurs de Fer, afin que nous et nos gens gagnent enfin ce qui leur revient de droit....

Seigneur de Fer Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 29/07/2007

Ca y est, il n'était plus seul et il allait se remplir la panse, n'était-ce qu'il y avait des choses à discuter, et il aurait pu se détendre maintenant. Enfin, le temps était à la discussion, aux décisions et aux changements.

Ah, tu sais bien que si je suis là c'est que je suis déjà d'accord, je ne suis pas venu te parler de mon intégration. J'aimerai plutôt savoir quel rôle j'aurai, qu'est-ce que tu attends de moi et des miens. J'aimerai aussi savoir quels seront les objectifs des nôtres, des seigneurs de fer. Je ne veux plus simplement rester là à piller de ci de là de quoi passer l'hiver. Nous devons prendre plus nous devons viser plus haut, et faire trembler tous les fermiers, et ceux qui les défendent. J'aimerai les avoir tous à nos pieds, tous en train de nous servir.
Oui tu ne t'imaginais pas que je tiendrais un tel discours, mais j'ai rejoins Oznar en pensant y trouver la quiétude et la richesse, ça n'a pas suffi, il me faut donc de nouvelles règles. Je suis prêt!

Droit au but hein? J'aime ça...

Keldath se tourna vers son loup.

Toi aussi tu l'aimes bien je paris?

Le loup regarda son maître et l'on n'aurait su dire s'il le comprenait ou pas. Une blonde plantureuse vint servir Donelladan, pis repartit. Les deux guerriers lui jetèrent un regard interressé avant que le roi ne continue :

Ce que j'attends de toi? Mais que tu joignes tes forces aux nôtres. Peut être même ferais tu un bon stratège mais nous n'en sommes pas encore là. Très vite, dès que notre présence sera reconnue, il faudra agir et frapper. Je comptes sur toi pour cette période cruciale.
Les Seigneurs de Fer devront se tailler une place par la force, en bousculant les faibles prétentieux sur leur passage. Durs comme le fer et la pierre, bouillants comme le feu et froids comme la glace, nous nous taillerons un empire.
Nous partons de rien et ne pouvons que nous élever. Ces îlots rocheux et ces marais putrides ont été notre malheur mais aussi notre force. A vivre durement, on s'endurcit...

Keldath but une lampée et dit en souriant, la voix basse.

Savais tu qu'ici les hommes mariés le sont à une "femme pierre" et qu'ils peuvent avoir autant de "femmes sel" chez eux qu'ils le souhaitent. Elles sont le fruit de leur rapines...
La blonde s'apelle Ethenia. Je crois que tu lui plaîs. Vas. Elle est à toi.
Mais entre nous tu n'auras pas besoin de lui faire violence pour qu'elle te suive.

Seigneur de Fer Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 29/07/2007

Ah la la, ces filles, il avait presque failli ne pas entendre ce que lui disait Keldath. Mais ces paroles avaient été intéressantes.

J'accepte donc ton offre, mes hommes sont prêt à combattre pour le roi de fer. Nous n'attendons plus que les ordres, et en attendant nous nous occupons de prendre des vivres. Quand à la fille, eh bé, je vais te laisser et aller la rejoindre mon ami. A bientôt, et porte toi bien.

Sur ce il rattrapa la serveuse, et on les vit disparaître à l'étage.